𝐃𝐈𝐒𝐓𝐑𝐈𝐁𝐔𝐓𝐄𝐔𝐑 𝐃𝐄 𝐒𝐄𝐑𝐈𝐍𝐆𝐔𝐄𝐒 : 𝐇𝐨𝐫𝐬 𝐝'𝐮𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐢𝐬, 𝐥𝐚 "𝐝𝐢𝐬𝐭𝐫𝐢𝐛𝐨𝐱" 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐚𝐥𝐥𝐞́𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧. 𝐋𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐜𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞́𝐞𝐬 𝐝'𝐢𝐦𝐦𝐞𝐮𝐛𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐯𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐞𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐬𝐡𝐨𝐨𝐭

Cet équipement qui permet aux toxicomanes de se procurer des seringues a été installé courant juillet 2022 rue des imprimeurs. Il est présenté par ses promoteurs, associations d'aide aux toxicomanes et par des élus, comme un dispositif "𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐞́𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐬𝐚𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐡𝐨𝐨𝐭".

Lors de son installation, Alexandre Feltz, adjoint à la maire de Strasbourg indiquait à nos confrères de 20 minutes Strasbourg "𝑨𝒗𝒆𝒄 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒄̧𝒂, 𝒐𝒏 𝒗𝒂 𝒗𝒓𝒂𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒗𝒆𝒓𝒔 𝒖𝒏𝒆 𝒓𝒆́𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒓𝒊𝒔𝒒𝒖𝒆𝒔 𝒆𝒕 𝒅𝒆𝒔 𝒅𝒐𝒎𝒎𝒂𝒈𝒆𝒔 ».

Installé, à l'entrée du quartier de l'Elsau, classé "QPPV"*, on pourrait le confondre avec une borne de paiement pour parking ou un banal distributeur de préservatifs.

En pratique, la «distribox» est un dispositif qui permet aux usagers de drogues d'échanger une seringue usagée contre un kit de matériel à usage unique sans rien dépenser.

La distribox est dénoncée par des habitants comme un appel d'air aux toxicomanes, avec comme conséquence des troubles pour leur tranquillité. Ils dénoncent une machine installée sans concertation avec les habitants.

𝐃𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐞𝐱𝐜𝐞́𝐝𝐞́𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐭𝐨𝐱𝐢𝐜𝐨𝐦𝐚𝐧𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐞𝐫𝐢𝐧𝐠𝐮𝐞𝐬 𝐣𝐞𝐭𝐞́𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐜𝐨̂𝐭𝐞́ 𝐝𝐞 𝐥'𝐞́𝐜𝐨𝐥𝐞.

Dans le quartier, tout le monde ne fait pas l'éloge de cette machine. Mohamed Fouhrat habitant du quartier et père de deux enfants, s'insurge contre ce dispositif qui favorise la présence de consommateurs de drogues dures sur le quartier. Il explique avoir trouvé à plusieurs reprises à côté de l'école et derrière l'église Antoine-Chevrier des seringues usagées abandonnées sur place.

"𝐿𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑓𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑛𝑒 𝑠𝑎𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒́𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑜𝑖 𝑖𝑙 𝑠'𝑎𝑔𝑖𝑡, 𝑖𝑙𝑠 𝑝𝑒𝑢𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑎𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒𝑟 𝑒𝑡 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒𝑟 𝑑𝑒𝑠𝑠𝑢𝑠, 𝑛𝑜𝑠 𝑔𝑎𝑚𝑖𝑛𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑒𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟 ! " et de critiquer les décideurs qui selon lui " 𝑃𝑒𝑢𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑟𝑒𝑚𝑝𝑙𝑖𝑠 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑜𝑛𝑡𝑒́, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑜𝑢𝑏𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑢𝑠𝑠𝑖 𝑏𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑠𝑜𝑖𝑡-𝑒𝑙𝑙𝑒, 𝑛𝑒 𝑑𝑜𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑚𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑓𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑎 𝑠𝑒́𝑐𝑢𝑟𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑏𝑖𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠."

Une autre locataire, traumatisée par l'expérience de son fils, qui a souhaité garder l'anonymat, nous confie que les toxicomanes se sont accaparés son entrée et se piquent dans la cave et les parties communes. "𝑀𝑜𝑛 𝑓𝑖𝑙𝑠 𝑒𝑛 𝑎𝑙𝑙𝑎𝑛𝑡 𝑟𝑒́𝑐𝑢𝑝𝑒́𝑟𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑛 𝑣𝑒́𝑙𝑜 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑐𝑎𝑣𝑒, 𝑎 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒́ 𝑠𝑢𝑟 𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑒𝑟𝑖𝑛𝑔𝑢𝑒 !"

Avec son mari, ils se sont rendus chez le bailleur social Ophéa qui a condamné l'accès aux caves. Pénalisant dans la foulée tous les locataires de l'entrée d'immeuble... Les habitants dénoncent aussi une mendicité agressive, des menaces et des insultes de la part des consommateurs de drogues.

Dylane, inquiète de la présence des toxicomanes dans l'entrée de sa mère âgée qui habite rue Watteau, nous partage son désarroi, "𝐼𝑙𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑡𝑖 𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑚𝑚𝑒𝑢𝑏𝑙𝑒𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟𝑐𝑠 𝑑𝑒 𝑗𝑒𝑢𝑥 𝑜𝑢 𝑙𝑒𝑠 𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒𝑠 𝑎̀ 𝑝𝑟𝑜𝑥𝑖𝑚𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑒 𝑙'𝑒́𝑐𝑜𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑠𝑎𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑠ℎ𝑜𝑜𝑡, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑎𝑏𝑎𝑛𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒́𝑠 𝑒𝑡 𝑣𝑖𝑣𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑢𝑟."

𝐔𝐧𝐞 "𝐝𝐢𝐬𝐭𝐫𝐢𝐛𝐨𝐱" 𝐡𝐨𝐫𝐬 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐢𝐜𝐞, 𝐝𝐞𝐬 𝐡𝐚𝐛𝐢𝐭𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐞𝐱𝐜𝐞́𝐝𝐞́𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐭𝐨𝐱𝐢𝐜𝐨𝐦𝐚𝐧𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐫𝐫𝐞𝐧𝐭.

À l'Elsau, l'objectif de santé publique recherché par les initiateurs de ce distributeur semble avoir fait chou blanc. Un salarié d'une association sur le quartier, nous indique qu'il n'est pas question de remettre en cause une politique de la prévention des risques engendrés par l'utilisation de seringues usagées. Il nous précise cependant, "𝑄𝑢'𝑜𝑛 𝑛𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑎𝑐𝑐𝑒𝑝𝑡𝑒𝑟 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑠 ℎ𝑎𝑏𝑖𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑢𝑛 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑟𝑖𝑏𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑟𝑖𝑛𝑔𝑢𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑜𝑟𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑙'𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑙𝑙𝑒𝑟 𝑎 𝑒́𝑡𝑒́ 𝑑𝑒́𝑐𝑖𝑑𝑒́ 𝑝𝑎𝑟 𝑙'𝑒𝑛𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑒𝑡 𝑛𝑜𝑡𝑎𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑒𝑚𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑒𝑟𝑛𝑒́𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑒́𝑠𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑜𝑐𝑎𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑐ℎ𝑜𝑖𝑠𝑖."

À défaut d'avoir atteint l'objectif de santé publique, ce distributeur semble au regard des témoignages, avoir aussi favorisé l'installation de zones de non-droit, préjudiciables tant pour les intéressés que pour le reste de la population.

Les associations qui accompagnent les consommateurs de drogues, n'assureraient-elles pas mieux leur protection en développant plutôt des points d'accueil-écoute, où un dialogue peut être établi et une démarche de désintoxication engagée?

Se serait rompre avec des mesures cache-misère qui développent d'autres problèmes.

Sinon comme l'a suggéré un fin observateur à la retraite habitant le côté pavillonnaire, "𝐿𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑠 𝑝𝑜𝑙𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑝𝑢𝑏𝑙𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠, 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑖𝑑𝑒́𝑟𝑒́𝑒𝑠 𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑎𝑐𝑒𝑠, 𝑝𝑒𝑢𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑚𝑜𝑛𝑡𝑟𝑒𝑟 𝑙'𝑒𝑥𝑒𝑚𝑝𝑙𝑒 𝑒𝑡 𝑠𝑒 𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒𝑟 𝑐𝑎𝑛𝑑𝑖𝑑𝑎𝑡 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑒́𝑚𝑒́𝑛𝑎𝑔𝑒𝑟 𝑙𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑓 𝑎𝑢 𝑝𝑖𝑒𝑑 𝑑𝑒 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑖𝑚𝑚𝑒𝑢𝑏𝑙𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙'𝑜𝑝𝑡𝑖𝑜𝑛, 𝑠𝑖 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑠𝑦𝑛𝑑𝑖𝑐 𝑙𝑒 𝑣𝑎𝑙𝑖𝑑𝑒, 𝑙'𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑙𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑'𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑎𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑠ℎ𝑜𝑜𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑙'𝑖𝑚𝑚𝑒𝑢𝑏𝑙𝑒."

𝐏𝐚𝐬 𝐬𝐮̂𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐥'𝐢𝐝𝐞́𝐞 𝐩𝐮𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐟𝐚𝐯𝐨𝐫𝐚𝐛𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐜𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥𝐥𝐢𝐞...

*QPPV : Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPPV) sont des quartiers définis, par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, pour être la cible d'actions prioritaires de la politique de la ville en fonction des considérations locales liées aux difficultés que connaissent les habitants de ces territoires.